Musulmans et gauchistes
Une des principales faiblesses de la gauche est constituée par son incapacité à s’allier avec les musulmans. La gauche se distingue souvent par une islamophobie suicidaire qui ne profite qu’à la droite et l’extrême droite. Tous les gauchistes islamophobes finiront chez les fascistes comme leurs prédécesseurs les antisémites d’avant-guerre. L’islamophobie est une forme de xénophobie à combattre, tout comme l’antisémitisme ou la négrophobie. On ne peut pas vraiment être à la fois de gauche et islamophobe, tout comme on ne peut pas être vraiment de gauche et antisémite. Si la gauche se laisse piéger par l’islamophobie, elle sera dévorée de l’intérieur par cette idéologie qui ne constitue qu’une première marche vers le nazisme.
Plus généralement, une des causes principales des échecs systématiques de la gauche dans le monde depuis deux siècles est son idéologie antireligieuse, qui a fait fuir une grande partie des classes moyennes et populaires, même dans les pays où les gens sont non croyants. La liberté religieuse est considérée par tous comme un des fondements de la démocratie et, la plupart des gens ne supportent pas que cette liberté soit bafouée. Les communautés religieuses doivent être considérées comme des groupes ayant une utilité sociale, servant à pacifier la société et à ouvrir les gens à une certaine forme d’éthique et de spiritualité, besoins essentiels de l’être humain. L’athéisme militant doit lui aussi être respecté, bien qu’il soit aussi prégnant à droite qu’à gauche. L’athéisme n’est pas spécifiquement de gauche.
Il faut prendre en compte le fait que l’absence de religion pousse les gens vers le patriotisme et même le nationalisme, idéologie qui provoque la guerre comme « la nuée annonce l’orage ». Le nationalisme est la forme de transcendance principale des athées. Depuis la mort du marxisme, la plupart des athées se sont tournés vers l’extrême droite, leur engagement étant encouragé par la propagande islamophobe des médias.
L’anticléricalisme anti-catholique s’est développé à une époque où les papistes étaient tout-puissants en Europe de l’ouest. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et, cet anticléricalisme anticatholique n’est plus du tout d’actualité, surtout depuis qu’il a mué en une haine antireligieuse qui vise tout le monde, à commencer par les musulmans.
On remarque qu’aux Etats-Unis, pays à majorité protestante, l’anticléricalisme est peu développé, de même qu’en Allemagne, en Grande-Bretagne, ou dans les pays nordiques. La violence antireligieuse provient des anticatholiques, qui ont fini par englober toutes les autres religions dans leur haine. Cette idéologie antireligieuse à contaminé le communisme, et l’a empêché de se développer normalement, alors qu’il défend les intérêts de la majeure partie de la population.
Sans ses politiques antireligieuses et antidémocratiques, il est probable que le parti communiste serait toujours au pouvoir en Russie. Les citoyens veulent de la justice sociale, bien sûr, mais aussi des libertés démocratiques et religieuses.
L’athéisme n’est pas le fondement des idéologies gauchistes, contrairement à ce que veulent nous faire croire certains laïcs, en réalité antireligieux primaires. La base de toute idéologie de gauche est la défense des libertés individuelles, des droits de l’homme dans un premier temps, et de la justice sociale dans un second. La laïcité doit juste assurer qu’aucune religion ne puisse opprimer le pays, et que les religions minoritaires puissent s’épanouir dans la liberté. Faire de l’antireligion le fondement du gauchisme est une erreur fatale pour le progressisme, surtout sachant que l’athéisme est, logiquement, très populaire à l’extrême droite, certains nationalistes ne voulant pas que la religion concurrence l’ »amour » de la patrie. D’ailleurs, pour les fascistes, l’amour de la patrie, c’est la soumission de 99% de la population à 1% de taré dirigeants, c’est l’amour de la classe dominante fasciste, militaire, policière ou ploutocratique.
Pour les fascistes, la seule religion légitime c’est celle qui déifie la patrie, pour ne pas dire la « race ». Souvent, le fascisme est anticlérical, et ce dans toutes les régions du monde. D’autres fois, le fascisme est clérical : par exemple le fascisme franquiste se considérait comme au service de l’Eglise catholique. Mais la plupart du temps, le totalitarisme combat les clergés : stalinisme, kémalisme, nazisme, maoïsme, palhavisme toutes ces formes de dictatures ont été anticléricales ou antireligieuses. Ces dictatures ont disparu ou ont fait preuve d’une une peu plus grande ouverture aux questions religieuses comme dans la Chine post-maoïste.
En ce qui concerne la France, le mollétisme s’est toujours distingué par une haine islamophobe fanatique, et ce au moins depuis les années 50. Mais, le mollétisme ne peut plus être considéré comme une idéologie de gauche depuis longtemps, mais plutôt comme une forme d’extrême droite hypocrite : raciste et islamophobe, colonialiste et atlantiste, ultralibéral et autoritaire, le molléto-vallsisme est une forme d’extrême droite, islamophobe et pro-likoudiste, tout comme le FN. Beaucoup de « socialistes » ont été impliqués dans la collaboration pétainiste ; ils étaient antisémites à l’époque, comme ils sont islamophobes aujourd’hui. Le mollétisme n’existe pratiquement plus de nos jours et c’est le reste de la gauche qui pose problème : la question de la lutte contre l’islamophobie n’a toujours pas été mise à l’ordre du jour, alors que l’islamophobie est l’antisémitisme du 21ème siècle. La question de l’anticléricalisme généralisé n’a pas non plus été résolue : la gauche continue de s’accrocher à une pratique créée contre une religion donnée et tente de généraliser cette pratique aux religions minoritaires. Il faut au contraire mettre une terme à l’anticléricalisme et tenter de s’infiltrer dans les diverses Eglises, synagogues et mosquées pour les attirer à gauche. Il faut utiliser les religions et non les combattre.
La gauche devrait pouvoir s’allier avec les musulmans, mais aussi avec les cathos progressistes, les juifs religieux pacifistes, les évangélistes, les bouddhistes, les hindouistes, et même avec des « sectes » tels les Témoins de Jéovah. Il faut créer un front, le plus large possible, pour rassembler les citoyens dans la défense de leurs intérêts économiques et cela ne pourra pas se faire sans un appui de toutes les religions.
L’anticléricalisme provient de gens de la mouvance de Jules Ferry, le raciste qui voulait « apporter la lumière aux races inférieures », celui qui voulait à tout prix une guerre contre l’Allemagne, le corrompu dont le neveu adoré Abel est probablement impliqué dans l’assassinat de Jaurès. Les julesferrystes de la IIIème république sont beaucoup plus proches d’Hitler que de Jaurès. Pour eux, la religion affaiblissait le nationalisme belliciste, colonial et raciste. Il ne faut pas que la gauche se laisse contaminer par cet anticléricalisme xénophobe prétendu républicain mais en fait secrètement nazi.
A défaut d’une alliance avec les religions, la droite restera éternellement au pouvoir ou passera le relai aux nazis sataniques de l’extrême droite. La gauche n’est pas l’athéisme ou l’anticléricalisme. La gauche c’est la défense des libertés et de la justice sociale. Il faut que personne n’oublie ce point.